Nous n’en sommes pas tombé de notre chaise en apprenant la nouvelle, mais peu s’en faut… Dans le numéro d’octobre 2017 de Beaujolais Aujourd’hui, nous avions consacré un dossier (lire article ci-dessous) au village de Lantignié, dans le Beaujolais.
Son but, pour résumer, est d’amener tous les producteurs du village à travailler collectivement à une véritable montée en gamme de leurs vins, rouges pour l’essentiel (pour l’heure classés en beaujolais-villages), avec, peut-être, au bout de la ligne droite la naissance d’un nouveau cru du Beaujolais.
Le dossier avance tellement vite que l’association, présidée par Frédéric Berne, vient de sortir un règlement intérieur sans ambiguïté. Le point à notre sens le plus fort de la démarche est de réussir, à court terme, le pari de la transition écologique en interdisant purement et simplement l’utilisation de tous les produits chimiques de synthèse, pour la production de vins au sein de la démarche associative !!! Cela va se faire en 3 étapes et sur 5 ans. Dans un premier temps, les engrais chimiques vont être bannis des coteaux du village dès le 31 mars de cette année, puis viendra le tour des produits phytosanitaires de synthèse (hors désherbants) au 1er janvier 2020 et enfin des désherbants chimiques au 1er janvier 2023… Il est prévu qu’à compter de 2019, une marque collective de certification soit mise en place. Chaque point du règlement intérieur, dont l’interdiction des produits chimiques, pourra faire l’objet de contrôles par l’organisme certificateur.
Parmi les autres points de ce règlement, citons une limitation des rendements à 50 hl/ha en rouge et 64 en blanc. Le règlement encourage les membres de l’association à ne pas utiliser de levures exogènes (commerciales…), à limiter les macérations pré-fermentaire à chaud ou encore à ne pas mettre les vins en marché avant le 15 mars suivant la récolte. Précisons enfin que le règlement a été validé par les 30 vignerons pour l’heure membres de l’association.
Voilà nous semble-t-il un dossier de fond, essentiel au plan environnemental, bien sûr, mais aussi en image et en communication, structurant pour Lantignié et l’ensemble du Beaujolais, dont on devrait entendre beaucoup parler…
Christophe Tupinier