Depuis toujours, quelques communes se détachent du lot dans l’univers des beaujolais-villages et Lantignié en fait partie. Les vignerons du village sont aujourd’hui très mobilisés pour faire « grandir » leur vignoble et cette démarche illustre parfaitement la volonté actuelle et majoritaire chez les producteurs du Beaujolais de s’en sortir « par le haut ».
Lantignié ! Le nom ce village niché entre Beaujeu et Régnié-Durette est sans doute connu des amateurs très pointus, mais beaucoup moins du grand public. Pourtant, quelques indices nous amènent à penser que les choses pourraient changer dans un avenir proche. Dans un univers économique encore compliqué pour l’appellation Beaujolais-Villages où les prix de vente en vrac n’ont guère dépassé les 160 € à l’hectolitre en 2016, où des vignes continuent de s’arracher ici et là, beaucoup ont fait le constat des difficultés à vivre du métier de vigneron en Beaujolais-Villages et compris que le choix était simple : continuer dans la seule direction des ventes en vrac au négoce et stagner, pour ne pas dire mourir à petit feu ou s’engager dans la voie plus ambitieuse d’une viticulture de terroir et de la commercialisation des vins en bouteilles à la propriété. Jeunes et moins jeunes, les vignerons de Lantignié sont manifestement ultra-motivés (le mot n’est pas trop fort..) comme en atteste la création en mai dernier de l’association « Vignerons et Terroirs de Lantignié », présidée par Frédéric Berne. Il se murmure même, mais ne dites surtout rien à personne, qu’ils caresseraient l’idée de construire patiemment un dossier pour demander un jour le classement de leur vignoble en cru (en rouge, couleur ultradominante, mais aussi en blanc), à l’image du voisin Régnié. Un cru ! Diable, mais on n’obtient pas un cru par un simple coup de baguette magique. La notoriété et l’histoire, ancienne et récente, comptent beaucoup aux yeux de l’INAO. Voyons donc un peu ce qu’il en est.