La création par Cédric Lecareux et son épouse de leur Domaine Les Capréoles est le fruit d’un long cheminement. Auvergnat, il a été vacciné tout petit au gamay. Dans la ferme familiale en polyculture, le grand-père n’avait pas oublié de conserver quelques rangs de vigne, « pour la consommation familiale », précise Cédric Lecareux, qui a d’abord mis le cap au sud pour passer ses diplômes d’ingénieur-agro et d’œnologue à Montpellier. C’est également dans le Sud qu’il a commencé dans la vie active, à la Chambre d’agriculture de l’Aude, puis chez Gérard Bertrand à partir de 2009 comme responsable des domaines. Pendant toutes ces années, l’idée de s’installer a germé et le Beaujolais s’est peu à peu imposé pour diverses raisons : des études supérieures à Lyon qui lui ont permis de découvrir le Beaujolais très tôt, les origines familiales de son épouse et un petit faible pour cette magnifique région viticole où l’univers des possibles reste vaste. Il ne restait plus qu’à faire la bonne rencontre et celle avec les anciennes propriétaires de ses vignes de Régnié est à classer dans les belles rencontres. « Elles nous ont donnés comme responsabilité de faire perdurer la vocation viticole de ces terres qui étaient dans leur famille depuis quatre siècles », se souvient Cédric Lecareux comme si c’était hier.

Et depuis 2014, malgré les années de grêle, de canicule, de joie et de désespoir, Cédric et son épouse donnent leur maximum pour faire honneur à ces terres cultivées en bio dès le premier jour. Les vignes sont aussi depuis 2018 en cours de conversion à la biodynamie. Et les vinifications ? « 90 % du travail est réalisé à la vigne. Les trois dernières années sans intempéries ont été merveilleuses, mais il faut faire attention à la chaleur. Avec les maturités élevées, il faut surveiller les vins comme le lait sur le feu », assure Cédric, qui adapte ses vinifications aux millésimes, avec une tendance à égrapper davantage en année très mûre pour avoir plus de fraîcheur dans les vins. Les élevages se font moitié-moitié fûts de chêne et cuves, avec deux exceptions en Beaujolais-Lantignié rouge : 100 % cuves pour l’Amourgandise et 100 % fûts pour la nouvelle cuvée Alio Pacto lancée en 2018.