Alors qu’il était encore ado, il a travaillé au côté de ses parents, en rêvant de sauver leur domaine.

La crise du début des années 2000, qui a rayé de la carte tant d’exploitations, ne lui a pas permis d’y parvenir. Mais elle a affermi sa vocation.
« Mon père a arrêté en 2002, j’avais 17 ans. Je ne pouvais pas sauver le domaine, mais j’ai pris le virus de la vigne » se rappelle-t-il. Sa passion l’a conduit sur le terrain : neuf ans à travailler dans les vignes, à se nourrir de l’expérience de ses aînés, pour forger finalement sa propre idée du métier, basée sur le respect des sols, de l’environnement et des paysages. « Je me suis rendu compte qu’on était esclaves d’un système fondé sur la chimie. Je me suis formé avec des spécialistes en agroécologie, en agroforesterie, en biodynamie et en élaboration de vins naturels », raconte Frédéric Berne.

Son domaine, créé en 2014 avec trois hectares en métayage au Château des Vergers, complétés d’un hectare de Morgon et d’un hectare de Chiroubles en propriété, couvre aujourd’hui quinze hectares, en agriculture biologique ou en conversion. Il le gère avec son frère Cédric, propriétaire d’une partie des vignes. L’hectare et demi en agroforesterie permet aux arbres de nourrir les sols, et les couverts végétaux sont partout privilégiés. « Je n’ai pas de sols nus. Cela permet de stocker de l’énergie et de lutter contre l’érosion ». Soucieux de travailler une terre vivante et en bonne santé, le vigneron s’intéresse aussi à la physiologie végétale. « Il s’agit du bien-être de la plante, qui passe par le respect des flux de sève, un sol bien nourri, des arbres pour protéger de la chaleur », explique-t-il.

C’est le constat que ses vignes de Lantignié produisaient un vin au niveau de ses crus qui l’a conduit à créer l’association Vignerons et Terroirs de Lantignié en 2017. Ils sont aujourd’hui quatorze membres, engagés dans la démarche de promotion du village, créant une dynamique pour insuffler un esprit et permettre l’installation de nouveaux vignerons.