Avec le Domaine de Colette, on rentre dans la catégorie des vignerons « installés » ; ceux qui vendent leurs vins en bouteilles depuis longtemps (1981), au point qu’aujourd’hui la totalité de la production est commercialisée de cette façon, avec même une part importante d’export (35 %). La gamme est structurée en deux niveaux : les cuvées de base, sur le fruit, à consommer rapidement, et les vins de garde, avec parfois des cuvées parcellaires ; le beaujolais-Lantignié rouge est positionné dans cette gamme « de garde », mais avec une vinification particulière, sans intrants et notamment sans soufre. L’arrivée de Pierre-Alexandre Gauthier, 24 ans, a coïncidé avec le début de la conversion au bio depuis 2020, mais le jeune vigneron tient à relativiser les choses : « C’est une suite logique. Mon père a toujours été prudent et modéré avec les produits chimiques. Il a continué de faire des labours, il a enherbé pour utiliser le moins possible de désherbants. Le domaine était prêt à passer en bio quand je suis arrivé ». C’est donc un domaine bien en place, sur des rails, qui est rentré dans l’association Vignerons et Terroirs de Lantignié où ils côtoient d’autres domaines anciens, mais aussi des « débutants », pour une raison toute simple : l’échange. « Cela apporte beaucoup et on avance bien plus vite en groupe que tout seul dans son coin. Et puis, je trouvais que nos terroirs de Lantignié n’étaient pas assez mis en avant. L’association crée une vraie dynamique », estime Pierre-Alexandre Gauthier. Les macérations semi-carboniques en grappes entières (70 % en moyenne) constituent la base des vinifications, avec la recherche de vins concentrés, gras et charnus. Après la mise en bouteilles, les cuvées sont conservées six à douze mois dans les caves du domaine dans l’optique de vendre des vins prêts à boire. Quelques 2017 sont encore au tarif et le Domaine de Colette bascule progressivement vers le millésime 2018.