« La culture biologique n’est pas un retour en arrière. Je ne me voyais pas débuter dans ce métier avec l’atomiseur à dos », plaide Cosima Bassouls, qui s’est engagée dans la conversion bio dès son premier millésime. Une évidence, pour cette jeune femme qui a succédé à ses parents, acquéreurs du Château des Vergers, à Lantignié, au tournant des années 2000.

À l’issue de stages dans le Roussillon, et auprès de Frédéric Berne, Cosima aborde la vinification de sa première vendange avec une idée très précise de son métier : « La conversion bio est un premier palier, le bio est un label, mais en aucun cas une fin en soi. Je veux exploiter des vignes résilientes, c’est pourquoi j’ai décidé d’aller plus loin en m’engageant dans l’agroécologie ». Cosima passe donc beaucoup de temps dans ses vignes, à obtenir de beaux raisins constituant l’Alpha et l’Oméga de la production de grands vins du Beaujolais. Elle travaille sur les couverts végétaux, pratique l’agroforesterie -elle a replanté des arbres dans le vignoble- et elle met en œuvre une méthode de taille douce, moins « traumatisante » pour la plante.

Séduite par la démarche collective des vignerons de Lantignié, elle se donne cinq ans pour restructurer entièrement six hectares (les quatre hectares restant sont en jachère ou en métayage chez Frédéric Berne). Manipulations réduites, levures indigènes, macérations semi-carboniques de dix à dix-sept jours avec des remontages, quelques pigeages et adaptation des élevages en fonction du parcellaire, constituent les fondamentaux de son travail en cave. Son objectif : « produire des vins de terroir qui ont une âme ».