Comme passe-t-on d’un emploi de technicien globe-trotter sur plates-formes pétrolières à celui bien plus sédentaire de vigneron à Lantignié ? Le plus simple est sans doute de demander à Sébastien Congretel qui a bourlingué une bonne partie du début de sa vie (il n’a que 40 ans), tout d’abord au fil des mutations professionnelles de son père, puis de ses propres affectations d’une plate-forme à une autre, de la Mer du Nord, à l’Afrique. Sébastien venait bien régulièrement, depuis 2004, dans le Beaujolais voir des amis proches, mais la rencontre en 2010 de Charlotte, fille de vigneron à Lantignié, a définitivement changé sa vie. Dès 2011, il commence à donner la main à son beau-père. La rencontre avec Julien Sunier, vigneron réputé, son « mentor », va faire germer l’idée de s’installer ; ce qui sera chose faite en 2016. Julien Sunier, l’ami, le « mentor » aussi, qui va prêter du matériel, conseiller et influencer sans doute aussi Sébastien de s’engager dès le début dans la viticulture bio et dans la production de vins d’un certain style. Des vins « natures » ? « Je n’aime pas ce terme qui est trop souvent galvaudé, alors parlons plutôt de vins sans intrants, avec le souci d’avoir des arômes précis, purs. Pour y parvenir, il faut discuter, être bien entouré, le plus pointu possible sur une série de détails auxquels il faut faire très attention ; c’est une méthodologie particulière », précise Sébastien Congretel, dont les cuvées sont certifiées « vin méthode nature » depuis 2019 ; un label reconnu par les douanes avec un cahier des charges strict : viticulture bio, vendanges manuelles, faibles doses de SO2, etc.

Toutes les cuvées de gamay du domaine sont issues de macérations carboniques longues (quinze à vingt jours) en grappes entières et d’élevages d’une dizaine de mois avec des mises en bouteilles en juin. Ces élevages devraient bientôt être allongés jusqu’au mois d’août ; l’objectif est de donner un peu plus de temps aux vins pour s’affiner et se mettre en place.